Et si c’était un syndrome d’apnée du sommeil ?
Des ronflements nocturnes et une somnolence pendant la journée : ce sont les deux principaux symptômes[1] d’un syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS).
Ces arrêts (apnées) ou diminutions (hypopnées) de la ventilation durent en général de 10 à 30 secondes et se répètent au moins cinq fois par heure. Il peut en survenir une centaine ou plus par nuit. Il en résulte des micro-réveils, un moins bon sommeil et une qualité de vie dégradée : maux de tête matinaux, irritabilité, troubles de la mémoire et de l’attention, baisse de la libido[4], augmentation du risque d’accidents de la route[5]…
À plus long terme, ces troubles respiratoires nocturnes sont associés à un risque accru de diverses pathologies notamment cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral en particulier), métaboliques, neurocognitives, ainsi que de cancer[6].
Le saviez-vous ?
Nous passons un tiers de notre vie à dormir !
À l’âge de 75 ans, nous aurons donc dormi en moyenne 25 ans [7].
Quels sont les facteurs de risque ?
- Les principaux facteurs favorisant ces troubles incluent l’obésité et le surpoids, des particularités anatomiques (menton en arrière par exemple), le tabagisme, la prise de certains sédatifs, la consommation d’alcool surtout avant le coucher, ou encore la ménopause [9].
- Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes [8] et le risque de souffrir d’apnées du sommeil augmente avec l’âge.
Comment le diagnostiquer et le traiter ?
- Le premier réflexe, en cas de symptômes pouvant évoquer un syndrome d’apnée du sommeil (mauvais sommeil, ronflements, somnolences…), est d’en parler avec son médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter vers un médecin spécialiste du sommeil, afin de poser un diagnostic, reposant sur un enregistrement de la respiration nocturne (polygraphie ventilatoire) ou du sommeil (polysomnographie)[10].
- La ventilation nasale par pression positive continue (PPC) constitue le traitement de référence chez les patients dont le SAHOS est modéré à sévère*[11] et les orthèses d’avancée mandibulaire (OAM) le traitement alternatif.
- Le traitement par PPC consiste à mettre en place un masque, qui insuffle de l’air dans les voies aériennes afin d’éviter la fermeture du pharynx[12]. Cette modalité thérapeutique a montré son efficacité dans la réduction de la somnolence diurne, du risque d’accidents de la route et de l’indice d’apnées-hypopnées (IAH). À long terme, elle permet également d’abaisser la morbi-mortalité cardiovasculaire chez les patients dont l’observance est au moins égale à 4 heures par nuit[13].
- Dans tous les cas, quelle que soit la gravité du syndrome, des mesures hygiéno-diététiques sont recommandées : suppression de l’alcool le soir, perte de poids, augmentation de l’activité physique, etc.
* La PPC est recommandée en première intention lorsque l’indice d’apnées-hypopnées (IAH) est supérieur à 30, ou entre 15 et 30 en présence d’un sommeil de mauvaise qualité ou d’une maladie cardiovasculaire grave associée.
Publications :
• Publication SRETT :
Loc Le Xuan, Bernard Fleury, Philippe Salamitou (2015).
New method for evaluation of CPAP AHI measurement accuracy (validation des mesures d’index d’apnée hypopnée du dispositif T4P).
European Respiratory Journal 2015 46: PA3378; DOI: 10.1183/13993003.congress-2015.PA3378
• Autre publication :
Hoet F, W. Libert W, Sanida C, et al. (2017).
Telemonitoring in continuous positive airway pressure-treated patients improves delay to first intervention and early compliance: a randomized trial (étude indépendante montrant les bénéfices du télésuivi par T4P sur l’observance).
Sleep Medicine, Volume 39, November 2017, Pages 77-83.
RÉFÉRENCES
[2] https://www.inserm.fr/dossier/apnee-sommeil/
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-pulmonaires/apn%C3%A9e-du-sommeil/apn%C3%A9e-obstructive-du-sommeil
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32286648/
[3] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-du-sommeil/comprendre-apnee-sommeil ; Eckert D.J., Phenotypic approaches to obstructive sleep apnoea – New pathways for targeted therapy. Sleep Med Rev, 2018. 37: p. 45-59.
[4] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Sommeil_un_carnet_pour_mieux_comprendre.pdf
[5] Bonsignore, M.R., et al., European Respiratory Society statement on sleep apnoea, sleepiness and driving risk. Eur Respir J, 2021. 57(2). ; Benjafield et al. Estimation of the global prevalence and burden of obstructive sleep apnoea: a literature-based analysis. Lancet Respiratory Medicine 2019. http://dx.doi.org/10.1016/S2213-2600(19)30198-5.
[6] Eckert D.J., Phenotypic approaches to obstructive sleep apnoea – New pathways for targeted therapy. Sleep Med Rev, 2018. 37: p. 45-59.
[7] https://www.sommeilsante.asso.fr/
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/chiffre-du-jour-nous-passons-un-tiers-de-notre-vie-a-dormir-1553165333
https://crts.fr/sommeil-un-tiers-de-notre-vie-a-dormir
[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32286648
[9] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Sommeil_un_carnet_pour_mieux_comprendre.pdf
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-du-sommeil/comprendre-apnee-sommeil
https://www.inserm.fr/dossier/apnee-sommeil/
[10] https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/apnee-du-sommeil/symptomes-diagnostic-evolution
[11] https://www.has-sante.fr/jcms/c_1761160/fr/apnees-du-sommeil-de-nouvelles-recommandations-de-prise-en-charge-des-patients
[12] https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Sommeil_un_carnet_pour_mieux_comprendre.pdf
[13] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2014-11/sahos_-_fiche_de_bon_usage.pdf ; Bonsignore, M.R., et al., European Respiratory Society statement on sleep apnoea, sleepiness and driving risk. Eur Respir J, 2021. 57(2).